Retour aux témoignages
Samuel Lebain
Samuel Lebain

PDG chez Unifer Environment

Samuel Lebain, diplômé de l'EM Normandie en 2004, a gravi les échelons et a même fini par reprendre l'entreprise dans laquelle il travaillait. Aujourd'hui, il est PDG d'UNIFER et a réussi à tripler le chiffre d'affaires de son entreprise. Découvrez son parcours !

Suivre ses études à l’EM Normandie

J’ai suivi le Mastère Spécialisé en Entrepreneuriat. Avec mon profil orienté vers l’ingénierie, je me voyais rejoindre une entreprise parisienne dans le domaine des nouvelles technologies.

Rejoindre une entreprise au Havre après ses études

À l’époque, j’avais notamment postulé au sein de l'entreprise UNIFER Environnement, une PME basée au Havre d’une vingtaine de salariés et spécialisée dans le domaine du recyclage de déchets. J’ai d’abord travaillé sur la réorganisation informatique de l’entreprise pendant quelques mois puis j’ai mené différents projets au sein de cette entreprise.

Une relation de confiance s’est établie avec la PDG et j’ai obtenu assez rapidement des responsabilités en devenant chargé de projets, puis chargé d’affaires et ensuite adjoint avant de reprendre l’entreprise. Au-delà de l’univers du recyclage que j’ai découvert et que j’ai trouvé passionnant, c’est avant tout une histoire de personnes.

Gravir les échelons dans l’entreprise

J’ai progressivement travaillé sur des projets de plus en plus grands et notamment la gestion du déménagement de l’entreprise. La PDG m’a confié un budget de 3 millions d’euros alors que je n’avais que 25 ans. Elle m’accordait déjà une grande confiance. J’ai géré en totale autonomie l’implantation des bureaux, des bâtiments et j'ai choisi les partenaires. Je trouve qu’avec le recul, mes choix ont été bons mais si j’avais fait des erreurs, cela aurait pu avoir des conséquences lourdes pour l’entreprise.

Suite à ce déménagement, nous avons connu une croissance très rapide grâce à un site dix fois plus grand que le précédent. J’apprécie énormément la capacité de ma responsable à déléguer une tâche aussi importante. Pour ma part, j’ai plus de difficultés à déléguer aujourd’hui en tant que manager. J’ai du mal à faire 100% confiance aux autres même si j’essaie de faire ce travail sur moi.

Je me suis énormément investi dans tous mes projets et pour mon entreprise en général. Je n’ai jamais compté mes heures de travail et faisais comme si c’était ma propre société. On s’approprie rapidement cette PME à taille humaine.

Vivre le luxe de l’autonomie

On ne peut vivre cela que dans un PME car ce type d’entreprise vous donne accès à tout. J’organisais mon travail comme je le souhaitais et avais très peu de comptes à rendre. J’avais les horaires que je voulais même si je travaillais énormément.  C’est moi imposait mon rythme de travail et la répartition entre la partie commerciale, l’implantation, la gestion de projets, les certifications, la qualité… J’étais très peu « drivé » et je me suis donné à fond comme si c’était mon entreprise. 

De salarié à chef d’entreprise

J’étais au tout début chargé de projet et je suis passé directeur adjoint au bout de 3 à 4 ans. Quelques années après, je suis devenu le directeur et ma PDG est restée présidente. Un peu plus tard, elle a souhaité vendre son entreprise et je l’ai accompagnée dans cette démarche.

Après plusieurs échecs de vente, la personne missionnée pour vendre la société à un tiers m’a finalement proposé de l’acheter. À l’époque, je n’avais que 35 ans et n’avais pas la capacité financière pour le faire. Cette personne a travaillé sur un montage financier pour me permettre de racheter l’entreprise, et c’est ce que j’ai fait.

S’appuyer sur le réseau pour acheter l’entreprise

Ce qui m’a aidé pour le rachat c’est que pendant plusieurs années, je me suis beaucoup appuyé sur mon réseau. Je faisais partie de plusieurs clubs d’entrepreneurs et de dirigeants, ce qui m’a permis de rencontrer les bonnes personnes et de me faire connaître. Il est important d’être bien entouré et ne pas être trop « gourmand ». Au départ, j’ai acheté seulement 80% des parts et mon associé le reste de l’entreprise.

J’ai eu la chance d’avoir un crédit vendeur de ma PDG qui m’a fait confiance. Cela m’a permis d’emprunter moins d’argent à la banque. J’ai aussi été dans le réseau Entreprendre qui m’a octroyé des subventions et des prêts d’honneur pour amener de l’argent dans la société. J’ai aussi bénéficié du dispositif Initiatives à la CCI du Havre. Tout cumulé, j’ai réussi à constituer une belle enveloppe budgétaire.

Ensuite, j’ai sollicité les trois banques historiques avec lesquelles l’entreprise travaille pour emprunter le reste. Elles m’ont suivi et m’ont fait confiance. De plus, l’entreprise était à ce moment dans une période de croissance, avec de nouveaux clients et de nouvelles niches qui ont permis de trouver une rentabilité intéressante. Nous avons réussi à faire un montage financier de type LBO, c’est-à-dire que ma dette doit se rembourser sur les résultats de l’entreprise. Cela implique qu’elle soit rentable, donc nous n’avons pas le choix que d’être performants.

J’ai finalement réussi à racheter les parts qui me manquaient et à racheter récemment les parts de mon associé. C’est donc quelque chose de réalisable si on est bien accompagné, bien entouré et bien conseillé.

Récolter les fruits de la croissance

Une fois que j’ai repris la société, le marché est vraiment parti dans le sens de la croissance. J’avais racheté une société et un site. Aujourd’hui, nous avons quatre sites différents et avons triplé le chiffre d’affaires pour atteindre 16 millions d’euros. Nous sommes passés de 30 à 65 salariés. Dernièrement, j’ai repris un site dans une activité un peu différente autour du recyclage. La rentabilité de l’entreprise est correcte. J’ai la chance d’avoir autour de moi une bonne équipe et des gens motivés.

J’ai recruté un diplômé de l’EM Normandie qui est passé directeur commercial à 26 ans au sein de l’entreprise. Je l’ai recruté dans le cadre d’une mission avec l’École. Il a ensuite fait son alternance chez moi pendant 2 ans puis je l’ai recruté. Cela fait aujourd’hui 5 ans qu’il travaille pour l’entreprise.

Retour aux témoignages